Tuez-moi avant!

Manon Beaudet
Résidante de Laval, l’auteure est la fille d’une dame atteinte de la maladie d’Alzheimer.

J’ai le coeur en lambeaux et la tête en déroute. J’ai une mère encore vivante de 83 ans, un peu Alzheimer…
Après un séjour de deux mois et demi à l’hôpital où l’une de ses compagnes de chambre est décédée sous ses yeux et où le cadavre n’a été retiré qu’après un certain temps.

Nous savons tous que le sort réservé
à nos aînés n’est pas enviable… Il faut
se battre, refuser que l’on traite nos
aînés comme du bétail.
Après avoir côtoyé un autre compagnon de chambre, souffrant, agonisant, râlant sa douleur et sa détresse. Après avoir partagé sa chambre avec une autre compagne qui ne se levait pas et qui utilisait la bassine, après la puanteur intenable dans la chambre, car on n’avait pas le temps de venir enlever cette bassine et son contenu.
Après au moins une dizaine de déménagements à l’intérieur même de l’hôpital.
Après une contamination au C. difficile et l’isolement qui a suivi.
Après une interdiction de visites, peu après Noël, maintenue jusqu’à presque la mi-janvier à cause d’une épidémie de gastro-entérite.
Après tout cela, je reçois un appel en un beau vendredi matin: «Madame, on a une place pour votre mère en CHSLD et elle doit sortir de l’hôpital aujourd’hui même, au plus tard cet après-midi.» Ma mère sera placée à cet endroit en attendant d’obtenir une place définitive…

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Via Marie-Annick Boisvert.

J’imagine ma mère dans ce contexte et je deviens triste. 
Je m’imagine dans ce contexte et je deviens enragé…
Et le gouvernement a le culot de nous interdire le suicide assisté…

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